
Récemment mis en place, le collège des Grades souhaite devenir le trait
d'union entre les politiques nationales et leur déclinaison en région. Jean-
Christophe ZERBINI, son président, explique les enjeux et la philosophie
de cette nouvelle instance.
Instauré mi-octobre (lire l’article), le collège des groupements régionaux d'appui
au développement de la e-santé (Grades) ambitionne d'instaurer un équilibre
entre les politiques nationales et les besoins régionaux. Son président, Jean-
Christophe Zerbini, directeur général du Groupement e-santé Occitanie, qui a
porté la mise en place de ce collège, revient avec Hospimedia sur la genèse de
cette instance et ses objectifs.
La constitution des Grades date de fin 2017, rappelle-t-il. Ces trois dernières
années ont donc été dédiées à leur mise en place, évoluant pour chacune des
régions, à leur rythme. Parallèlement à cela, la délégation du numérique en
santé (DNS) a fait le constat d'une hétérogénéité entre les régions pour ce qui
est de l'application des politiques nationales conduisant en partie à l'élaboration
d'une feuille de route du numérique en santé afin de disposer d'une fondation
solide. Il est, dans ce cadre, nécessaire de disposer d'un représentant en région
pour porter de façon homogène et coordonner les bons outils, explique Jean-
Christophe Zerbini. Rôle que peuvent jouer les Grades en lien avec les ARS.
Naturellement, ce contexte a conduit à ce que les Grades s'organisent
également et se décident pour créer un collège en mode collaboratif. "Nous ne
sommes pas d'accord sur tous les sujets, loin de là, indique Jean-Christophe
Zerbini, mais tout le monde s'intègre pour alimenter et enrichir intelligemment le
collectif". "Le collège permet de donner une dimension à nos échanges et de
porter les sujets sur lesquels nous avons un consensus", ajoute-t-il.
Se tirer vers le haut
L'enjeu du collège, souligne son président, sera de trouver un équilibre entre les
politiques régionales qui découlent des politiques nationales et sont portées par
les ARS et l'hétérogénéité des territoires. "Il faut trouver des consensus pour
pouvoir répondre, en proximité, aux besoins des professionnels sur le terrain",
précise Jean-Christophe Zerbini. Les Grades, rappelle-til, se situent en effet sur
la proximité et représentent pour la DNS une force sur laquelle elle peut
s'appuyer et faire en sorte que ce qui est proposé trouve un écho dans les
régions. Avec, en toile de fond, l'idée que tout le monde soit au même niveau
sur les problématiques du numérique en santé et se tire vers le haut. "Pour le
moment, le collège en est à ses débuts mais il devra être capable de capter
dans les différentes régions quelles sont les bonnes pratiques et les capitaliser",
note-t-il, notamment sur les fondations. "Il s'agit d'un enjeu important pour
avancer dans cette dynamique : plus on est de Grades, plus on est intelligents ;
plus on travaille ensemble, plus on avance au même rythme".
Une dynamique qui sera aidée par la modification de la gouvernance de
l'Agence du numérique en santé (ANS) qui va évoluer afin d'intégrer les ARS et
les Grades (lire notre article). "Cette ouverture est positive et importante car les grades vont pouvoir s'exprimer au niveau national, remonter les expériences
régionales, participer aux décisions et s'approprier les cibles", souligne Jean-
Christophe Zerbini. L'intérêt est aussi d'appréhender les révisions nationales
avec l'éclairage du terrain, ajoutet-il. Parmi les sujets importants à venir, il cite le
Ségur de la santé, les Grades devant s'emparer des quatre piliers sur lesquels
il s'appuie en partie : le dossier médical partagé (DMP), la messagerie
sécurisée de santé (MSSanté), l'Identifiant national de santé (INS) et le
répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS). Un sujet sur lequel le
collège des Grades va se pencher car il aura un impact sur les régions.
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